La musique m'a toujours accompagné dans mon travail.
Elle devient désormais l'objet de ma peinture, sur papier ou sur toile.
Avec Bach, Schumann, Bartok et Ligeti, je peins le jazz et la musique contemporaine.
Jacob plasti(musi)cien
Les noces liant
musique et peinture restaient-elles encore à célébrer depuis les années 1910 ? Quel est le rôle de Jacob un siècle plus tard ? [...]
Jacob, au-delà, peint le temps musical, directement, et non ses émotions qui n’en sont que des
produits dérivés, en quelque sorte. Selon Boulez, au-delà de Klee, Staël « révèle les instruments ». Et Jacob, au-delà de Staël, révèle le langage musical lui-même – langage en temps – et
non plus seulement son habillage instrumental. Chez Staël, tel que Boulez le comprend bien, la révélation se fait par une transposition, un crible plus ou moins objectif des instruments en couleurs.
C’est encore la vieille correspondance timbre/couleur. Mais cette correspondance est au moins révélée par
l’invention d’un vocabulaire chromatique objectivé sur la toile. Dans le cas de Jacob, le premier critère de la musique, le plus fondamental (son déroulement temporel) est objectivé de la façon la
plus simple : dessiné, esquissé, poétisé par la présence récurrente d’une portée. Jacob ne dessine pas la musique mais sa partition, en somme, son codage. Il croque, en fait, la partition pour
lui-même. Il la griffonne pour la future exécution du musicien qu’il est. [... lire texte intégral]
Jacques Amblard, musicologue et
écrivain, 2015